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Il était une fois...

Derniers commentaires
21 décembre 2008

La mort et moi

J'aimerais vous confier quelque chose, j'espère que vous ne me prendrez pas pour une givrée du bulbe...Ceci n'est pas directement lié au décès de ma copine, quoique...

J'ai toujours eu, comme beaucoup de gens peur de la mort, peur de cette grande inconnue inéluctable et commune à tous les êtres vivants, et surtout peur que mes enfants soient sans maman, etc...

Et puis, il y a deux mois, des idées au sujet de mon chemin de vie, du sens de ma vie, de ma propre mort viennent m'habiter tout les soirs et bizarrement, avec une certaine "sérénité", détachement, acceptation de ce qui fait partie intégrante de la vie. Je me mets à imaginer qu'un jour j'espère être "prête" à mourir comme l'est la grand-mère de Mr Moon avec une certaine tranquillité...enfin bref, c'est alors que je me mets à me documenter sur les EMI/NDE (Expérience de Mort Imminente ou Near Death Experience), le corps éthérique/astral, le karma, etc...parce que depuis fort longtemps, je me sens parfois comme "venant d'une autre époque" (d'ailleurs, j'ai toujours adoré les chemisiers ou pull à "froufrou", je les choisis presque inconsciemment depuis toujours). Je lis des témoignages et glane des infos sur le net à gauche, à droite...je vais même jusqu'à faire une liste de livres que je souhaiterais acheter parce que je suis de plus en plus convaincue d'une Vie après la Vie...

Et durant ce court laps de temps, quelques expériences jalonnent de près ce que je vis intérieurement comme cheminement. Mon frère D. fait une TS, ma grand-mère décède fin novembre (29), on l'enterre le 04 décembre (ma copine décède ce jour là et c'est aussi l'anniversaire de mon grand-père décédé 22 ans auparavant) et son petit garçon naît le 28 nov, on enterre ma copine le 08 décembre, soit 9 mois jour pour jour après notre dernier e-mail, c'était son anniversaire...

Je ne sais pas, j'ai du mal à croire que tout ceci ne soit qu'une simple succession d'évènements certes lourds mais dépourvu de signification...

En ce qui concerne ma copine, j'ai encore beaucoup de mal à intégrer sa disparition, que je ne la verrais plus jamais (du moins ici bas)...que je n'entendrais plus sa voix, que je ne pourrais plus lui écrire. J'ai pas mal pleuré hier et avant hier, c'est surtout qu'avec les enfants, je ne suis pas "libre" de me laisser aller...

Ce qui est étrange également dans cette histoire c'est que j'ai vécu dans cette famille durant plus de deux ans, aux côtés des frères/soeurs et de la maman (le papa était souvent absent car travaillait à l'étranger). C'est une famille qui m'a toujours inspiré, de par la forc qu'il véhicule et l'union qui les soude, cimentée par l'amour, l'entraide, le partage...quelque chose que je n'avais jamais connu et que j'ai toujours admiré. Je me suis toujours sentie accueillie. Certes, ils avaient des moyens financiers qui leur permettaient beaucoup de choses mais ça sentait "bon vivre" chez eux. J'ai toujours été bien accueillie et je sais que ce petit bout qui vient de voir le jour, même s'il n'a plus sa maman et qu'il va devoir vivre avec cette destinée là, a le privilège d'être entourée de gens qui vont lui donner énormément d'amour et de solidité pour affronter la vie.

J'ai pris contact avec la soeur de ma copine hier qui m'a rapidement répondu. Ca m'a fait beaucoup de bien. Elle est bien entourée et je sais qu'elle a des épaules autour d'elle pour pleurer...


En somme, j'essaie d'accepter l'inacceptable. Je sais que j'aurais encore des moments douloureux, que je pleurerais encore par ci, par là...

Demain, je vais me receuillir sur sa tombe, j'irais "nourrir son âme" pour qu'elle continue encore à vivre à travers ceux qui l'ont aimé.

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17 décembre 2008

J'ai tant de peine...

Hier en début d'après-midi, j'ai appris qu'une copine à moi était décédée, je suis totalement sous le choc Crying or Very sad Je n'arrive pas à réaliser, c'est imaginer l'inimaginable, elle avait tout juste 32 ans. C'était la soeur d'un ex petit ami avec lequel je suis restée durant deux ans et demi (de mes 17 à mes 19 ans). Je l'avais bien connue à cette époque et était proche d'elle...Je me souviens de nos éclats de rire, de nos échanges, de moments de fête partagés...

Nous nous étions retrouvées sur facebook, il y a environ 10 mois, nous avions alors échangé quelques e-mail, nous comptions nous revoir et puis le temps a passé, j'ai souvent pensé à elle, à nos "retrouvailles", ça m'avait fait tellement plaisir d'avoir pu la retrouver même virtuellement...Elle m'avait dit que parmi ses frères et sa soeur, il n'y avait pas encore de bébé mais qu'elle avait refait sa vie depuis trois ans, qu'elle était vraiment heureuse (elle sortait d'une relation difficile qui avait duré 8 ans).

Lundi, je suis allée voir son 'profil' sur facebook (je n'y vais jamais) et j'ai vu qu'il n'y avait plus rien comme info, j'ai trouvé ça bizarre mais jamais je n'aurais pensé...C'est ma mère qui me l'a appris plus tard dans la journée. Etrange coïncidence ?

Et puis ce 04 décembre, un staphylocoque A l'a emportée...alors qu'elle venait de mettre au monde son petit garçon 6 jours plus tôt ...


J'ai tellement de peine pour sa famille que je connaissais si bien, son compagnon et cette trace vivante qu'elle laisse d'elle, ce petit garçon qui n'a plus de maman...

J'ai décidé d'aller me recueillir vendredi là où elle repose...
Je n'arrête pas de penser à elle, ça me hante.

4 décembre 2008

Les funérailles

Je suis souvent en retard lors de mes rendez-vous, mais en ce jeudi 04 décembre, je suis partie de chez moi bien à l'avance, histoire de ne rien rater sans doute. Cette date est celle de l'enterrement de ma grand-mère maternelle mais c'est également celle de l'anniversaire de mon grand-père, décédé 22 années auparavant, foudroyé par un cancer de l'estomac qui s'est rapidement généralisé.

Une drôle de sensation envahissait mes entrailles et me tordait les boyaux lorsque je m'apprêtais pour partir. Quand je suis arrivée à l'église, il n'y avait que peu de voitures sur la parking. J'attendais stressée dans ma voiture, scrutant du regard l'éventuelle arrivée d'un membre de 'ma famille' (c'est entre guillemets car il n'y a bien que les liens de sang qui peuvent me lier d'une quelconque façon que ce soit à cette famille). Et puis dans une vieille petite voiture, je vis arriver ma cousine E., devenue une femme, accompagnée par son conjoint. Je la vois me saluer poliment de la tête, les yeux rougis par la tristesse. Les larmes des derniers jours se devinent sans difficultés. Je fais un pas vers elle, lui tend la joue pour lui dire bonjour, me présente à son compagnon et sans que je m'y attende, pour je ne sais quelle raison, tourne soudainement les talons et s'en va. Je suis blessée par si peu d'égard car même si notre état émotionnel du moment n'est pas le même, je me demande ce qu'on a bien pu lui dire/raconter sur moi pour réagir de la sorte. Je me réinstalle dans ma voiture, le vent souffle glacé dehors, et je les observe s'en aller main dans la main, le coeur serré par tant d'indifférence.

Avec cet avant goût, ma curiosité est presque à sasiété ou devrais-je dire que je suis déjà écoeurée par tant de bétises, de rancoeur injustifiée. j'ai confirmation de ce que je pressentais, cette famille est déchirée à travers les générations, même si les protagonistes ne savent pas au juste pourquoi. On se relaye le flambeau de la haine et du mépris, c'est comme ça, on se pose pas de question.

Au bout de cinq minutes, je décide de sortir de ma voiture et de me diriger vers l'entrée qui manifestement se trouve à l'opposé. Devant la porte, une femme se tient debout. En m'approchant je la regarde, mes pas me font hésiter et puis soudain ce visage m'est familier, c'est ma cousine V dont je reconnais les traits que le temps préserve. C'est avec un brin de nostalgie que je la vois, le ventre arrondi par une première grossesse à 34 ans. Je ne peux m'empêcher d'être spontanée, entière dans ma réaction, je suis contente de la revoir après tant d'années. C'est avec cette cousine que mes meilleurs souvenirs s'inscrivent. Nos éclats de rire, nos cabanes dans le jardin et les remises, nos bétises mais aussi nos chamailleries, nos disputes, ... Elle semble contente de me voir aussi et me parle comme si on s'était quitté la veille me brandissant un "ça fait longtemps, hein ?" et on se sourit. Mais le plaisir est de courte durée, c'est un moment peu propice pour discuter, et s'est creusé indéniablement un fossé entre nous.

Personne ne me dira bonjour...

La messe a été organisée et régie par la soeur et le frère cadets de ma mère? Tous deux ont tourné les textes et chants en fonction de leurs enfants (en l'occurrence mes cousines E. et V.)

Je décide de ne pas me joindre au drink post enterrement qui a lieu juste après la messe. Je m'enfuis à grandes enjambées, triste et en colère de voir que tant de choses nous sépare sans fondement. Je me dois de fermer tout espoir gardé au fond de moi quant à un éventuel renouement de liens avec mes cousines. Désormais, je sais à quoi m'en tenir.

Aujourd'hui, j'ai enterré ma grand-mère, aujourd'hui, j'ai enterré toute ma famille.

3 décembre 2008

Ma grand-mère est morte

Après réflexions, j'ai décidé de m'y rendre mais je me dois d'être honnête; si j'y vais c'est un peu par "voyeurisme". Je n'ai plus vu depuis plus de dix ans la plupart des membres de cette famille. On ne se voit pas, ne se parle pas, ne se fréquente pas. On se contente juste de faire sa vie. Ce qui est fou c'est que c'est en grande partie à cause d'elle que la famille est totalement éclatée depuis la mort de mon grand-père, il y a de cela 22 ans mais que c'est encore le jour de ses funérailles que tout le monde sera réuni depuis des années...Un bien triste paradoxe.

Pour comprendre les raisons qui me poussent à réagir de la sorte, il faut que je retrace brièvement le contexte.

Ma grand-mère était d'origine polonaise et de ce que je sais avait connu mon grand-père durant la deuxième guerre mondiale. Je passais souvent la quasi totalité de mes vacances d'été chez elle puisque mes parents travaillaient tous deux. Des souvenirs d'enfance que je ne saurais oublier dans une maison qui m'était familière, une vieille fermette qui sentait la soupe à longueur d'années et le pot-au-feu par intermittence. Et puis, il y a douze ans mes parents ont divorcés et c'est alors que je décide de rester vivre avec mon père. Elle ne m'adressera plus la parole...Ou alors pour me mépriser, soit via les paroles de ma mère, ou encore de sa bouche, avec beaucoup de dédain dans le regard...

Je n'ai pas vraiment d'attachement particulier à cette femme, elle ne m'embrassa que très peu lorsque j'étais enfant, pouvait se monter très dure et injuste envers moi. A ces heures de tendresse m'appelait "Kakil" et dans ses râleries quotidiennes pouvait me monter le revers de sa main me traitant de "satane, sale gamine, etc..."
J'ai toujours senti sa préférence pour ma cousine V. et pour être honnête ça m'était égal, ce que je ne supportais pas par dessus tout c'était l'injustice. Les punitions étaient systématiquement pour moi, la chaise "à compote" (je l'appelle comme cela parce que sur cette chaise s'était un jour renversé de la compote) et j'y passais beaucoup de temps pour "réfléchir" à ce que j'avais fait...alors que ma cousine pouvait elle vaquer à ses jeux tranquillement.

Il m'aura fallu plusieurs années pour comprendre que mes parents sont toxiques, malades, carencés de façon extrême sur le plan affectif,émotionnel mais aussi pour comprendre que l'origine était au niveau de l'ascendance. Je ne connais pas l'histoire de cette grand-mère, pourtant je sais, sens que c'est avant tout de là que provient toute cette toxicité... Mais qu'a t-on bien pu lui faire pour qu'elle en soit arrivée à cette méchanceté avec ses propres enfants ?

Ma grand-mère a eu 4 enfants : un garçon, une fille, une fille, un garçon. Ses deux premiers enfants sont ceux qu'elle a toujours méprisés le plus. Elle ne montrait que peu voir pas d'amour, a toujours été cruelle, méprisante, méchante envers eux...Ma mère m'a raconté un jour que ses parents battaient son frère aîné, le mettait nu dans la rue, l'humiliait et l'enfermait dans la cave...Et certainement bien d'autres choses aussi qu'on ne me dira jamais. Trop de honte et pourtant bien réel. Une famille qui se faisait passer pour aristocrate mais qui ne vivait que dans l'apparence... dans l'avoir et non dans l'être. Mon grand-père était un escroc qui menait une vie parralèle avec une maitresse durant des années. Ma GM a fait comme si elle l'apprenait lors du décès de ce dernier mais en fait elle a toujours su...elle s'est positionnée en victime, plus facile à plaindre du coup.

Mais comment peut-on en arriver là ? Comment peut-on agir de la sorte avec ses propres enfants ? Comment peut-on se construire adulte en ayant de tels parents ?

Le pire c'est que ma mère et ses frères/soeurs ont tous été éduqués avec le 4ème commandement "Tu honoreras père et mère". Et donc à aucun moment, une éventuelle remise en question des parents ne peut être autorisée... On en arrive à faire abnégation totale de ce qu'on ressent et porter à vie la culpabilité que les bourreaux auront encore réussi, par leur perversité, à mettre sur les épaules des victimes.

A l'heure d'aujourd'hui ma mère et son frère aîné sont tous deux les plus mal lottis psychologiquement. Ma mère est devenue névrosée hystérique, incohérente, manipulatrice. Comme si elle était sous l'emprise de quelque chose, avec de façon rarissime, des bribes de lucidité qui lui remettent pour un cours instant les pieds sur terre. Mais ça ne dure jamais. Son psoriasis (elle en a dans toutes les parties visibles du corps : tête, mains, pieds) est là pour témoigner de son enfermement, de sa protection extrême vis-à-vis du monde extérieur qu'elle ne supporte pas. Lorsque je regarde sa maison, on y observe des volets électriques pour chaque petite ou grande fenêtre donnant sur l'extérieur...

Quant à son frère, il souffre de divers troubles, dont des angoisses et phobies assez importantes. Il n'a quasi jamais travaillé de sa vie et vit à huit clos avec sa femme depuis plus de 40 ans...

J'ai peine à croire que ma grand-mère n'ai pas une lourde responsabilité dans la vie de ses enfants.

Il paraîtrait qu'avant de mourir ma mère et son frère lui auraient demandé pardon... Mais où va t-on ??? Ce sont aux victimes à se faire pardonner mais de quoi au juste ? D'avoir eu des parents défaillants, maltraitants, tyrans ?

Demain, je vais enterrer ma grand-mère, et pourtant je sais qu'elle n'a pas fini de nous polluer. Le transgénérationnel est puissant, il traverse les générations à grandes enjambées, il perdure à travers le temps. Et aussi courte sera ma vie, je ferais tout ce que je peux pour arriver à "casser" ce cercle infernal dans lequel ma famille est plongé.Un pari fou (je me rends bien compte que mon jeune âge me fait encore rêver) sans doute mais je sais qu'il y a des choses qui ne m'appartiennent pas et dont il va falloir que je me débarrasse... L'oeuvre de toute une vie...et peut-être n'y arriverai je jamais ?

30 novembre 2008

Protéger frère D.

Suite à ce billet ci, je vous livre la suite de notre histoire fraternelle avec D.

Il y a une dizaine de jours, frère D. a pris un nombre important de médicaments, le tout avec deux bouteilles d'alcool. Il a 19 ans. Un scénario répétitif dans ma famille puisqu'il y a 22 ans, dans les mêmes circonstances, c'était ma mère et il y a 8 ans mon autre frère, T.

Pour planter le décors et afin de comprendre en bref : j'ai deux parents (et grands parents) toxiques : d'un côté ma mère névrosé hystérique, se place en victime pour tout pour faire passer ses intérêts financiers (ex : lorsque mon frère a pris la décision de venir vivre chez moi, elle lui a fait du chantage affectif : "je vais me retrouver à la rue à cause de toi car plus d'allocations familiales, etc...). De l'autre, un père alcoolique, manipulateur, menteur, etc...et qui a une très mauvaise santé. Je suis certaine qu'il ne fera pas de "vieux os". Le tableau est certes noir mais il reflète la réalité. Pas le temps de développé plus.

J'ai donc entamé un certain nombre de démarches pour accueillir mon frère D. chez moi mais ce n'est pas simple du tout. Une décision difficile et lourde pour mes épaules mais que j'ai envie d'assumer pour le protéger. Cette décision a été prise en concertation avec un médecin généraliste, le psychothérapeute qui suit D. depuis le mois de juin, une AS d'un centre pour jeune et moi-même. Nous avons donc libéré une pièce dans la maison pour lui installer une chambre et qu'il soit le plus à l'aise possible.

Mon frère D. souffre de phobie scolaire et sociale c'est-à-dire qu'il est devenu incapable d'aller à l'école sans avoir des angoisses massives et c'est un cercle vicieux dans lequel il se trouve puisqu'il appréhende avant d'aller à l'école les angoisses qui, dès qu'il les nourrit mentalement se manifestent et prennent toute la place. Il a peur de "perdre le contrôle" et que ça se voit. Au début, il se mordait les pouces lorsque les angoisses apparaissaient mais là c'est devenu intolérable, il tremble, transpire, et n'attend que la fin du cours pour s'échapper. Ces peurs sont raisonnées et irraisonnées en même temps : peur de s'évanouir, peur de se faire pipi dessus, ou de vomir, etc...Avec tout ceci, il souffre de troubles tel que confusion mentale, souffre d'amnésie à court terme (il ne retient plus rien), n'a plus de discernement (il m'a demandé deux jours après être chez moi pourquoi il était là exactement, et qu'il ne savait plus au juste ce qu'il reprochait à mes parents), etc...

Je suis mal à l'aise car depuis cette prise en charge très difficile et lourde, je suis amenée à 'revivre' un passé douloureux de jeune adulte maltraitée et ce, malgré les années qui se sont écoulées depuis que j'ai reconstruit ma vie. J'ai beaucoup de mal à me protéger de tout cela malgré les efforts que je mets en place. J'ai souvent envie de pleurer mais je n'y arrive,ce qui m'ennuie terriblement.

Rajouté à ceci un certain nombre de choses à gérer dans ma propre vie aussi : difficultés relationnelles (je suis une handicapée des relations humaines et j'en souffre terriblement), arrêt de mon projet professionnel, j'ai découvert que mon pancréas ne semble pas aller très bien (je suis accroc au sucres rapides et ma GM paternel est morte d'un diabète), mon couple va moyennement, mes enfants me prennent beaucoup de temps...
Un sentiment d'échec dans tout ce que j'entreprends...

Mais toujours cette envie furieuse d'aller de l'avant malgré cet engrenage familial dont je ne vois pas le bout. Je pense parfois à m'enfuir vivre ailleurs, ne plus avoir aucun contact avec cette famille de malades mais la fuite n'est pas la solution, je le sais. Et aussi marre des thérapies, ça me coûte trop à tous niveaux...

Je décode beaucoup de choses et je pense avoir une certain clairevoyance sur ce qui est en train de se jouer ici mais je suis si fatiguée de tout cela...j'ai beau savoir, je n'intègre pas, je n'y arrive pas et mon corps prend le relais, je suis courbaturée de partout et mal de gorge...


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29 novembre 2008

Un lourd secret

Dans ce billet, je souhaiterais vous faire part d'un secret. Un lourd secret parce qu'il porte à lui tout seul le nerf d'une de mes plus grande souffrance. Je l'ai porté de nombreuses années (16 ans pour être exact). Aujourd'hui, c'est pour décharger mon coeur blessé par le vide que je vous le livre, non sans mal et vous allez comprendre pourquoi - je l'espère.

C'est avec honte et chagrin que je l'avais enfui au fond de moi sachant qu'un jour, lorsque j'aurais accepté la douleur de sa symbolique et que je serais prête, je le livrerais à des oreilles attentives, auprès de personnes de confiance.

J'allais avoir neuf ans lorsque mon grand-père mourût. C'était en juillet 1986, la première fois que j'étais confrontée à la mort d'un proche. Je me souviens de ma mère pleurant à chaudes larmes et de mon cœur de petite fille impuissante se serrer très fort dans la poitrine. Ses cris d'enfant me faisaient mal, résonnaient en moi comme une sirène d'alarme, un appel au secours, un déchirement.

Mais là où ce fut encore plus difficile, ce sont les mois qui ont suivi – pour ne pas dire les années. En quelques mois, ma mère changea complètement : elle pleurait tout le temps, se grattait les jambes jusqu'à sang, piquait de grosses crises sans raison, se roulait par terre en hurlant son chagrin, partait deux fois par semaine chez son psychiatre nous laissant nous occuper du repas, prenait des médicaments sans retenue pour endormir ses maux et menait une vie qui se dirigeait droit vers une grave dépression nerveuse. Il est bien clair que cette dépression était latente et que le déclencheur fut le décès de son père. A partir de là, le temps s'est figé pour elle, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même, se trainant la journée. Mon frère et moi (nous n'étions que deux à l'époque)étions complètement délaissés, livrés à nous-mêmes de plus en plus, à assumer des rôles auquels nous n'étions pas préparés. Mon père était absent, pas même une présence, devenu un concept vide de signification et surtout d'affection. Il n'était là que pour les règlements de compte. Il s'était amouraché de son travail, de sa vie à l'extérieure, cette vie qu'il ne nous faisait nullement partagée. C'était sa façon de fuir la difficile réalité dans laquelle nous baignions depuis plusieurs mois maintenant.

L'école était devenue un échappatoir, où j'arrivais à fermer la porte de chez moi, comme si je vivais deux vies parrallèles : la dure à la maison qui m'attendait chaque soir avec son lot de mauvaises surprises : injures, coups, brimades et surtout inattention...et celle de l'école où je pouvais encore jouer à la petite fille, où mon esprit pouvait encore rêver et être surpris par les petits bonheurs de l'insouciance, où mon imaginaire pouvait avoir libre cours afin de pouvoir continuer à entretenir l'espoir que mon enfance nourrirait ma future vie d'adulte dans les moments difficiles. A tout prix, je voulais préserver ça car je sentais combien c'était bon de ne pas grandir trop vite, malgré moi.

Janvier 87 : je ne supporte plus d'être livrée à moi-même. A l'école et plus particulièrement dans ma e, c'est la troisième crise d'appendice qui avait lieu. Sans attendre, j'avais sauté sur l'occasion pour simuler un mal au ventre. Je rentrais le soir, me plaignait en continu - espérant arraché un regard, une bribe d'attention - disais avoir de violentes douleurs côté droit en bas du ventre. Très vite, on conclut à l'appendice (comme si l'appendice pouvait provoquer des épidémies). Quelques jours après mon but était atteint : on allait m'opérer et enfin s'occuper de moi, me choyer, faire attention à moi, à ce que je suis et devient, à mon existence. Bien entendu, j'ai toujours su que je n'avais aucun problème physique que ce soit l'appendice ou autre, juste un gros problème de carence affective.

Après toutes ces années, j'ai établi le lien d'avec mon grand-père : seule personne à avoir été opérée de l'appendice dans ma famille. J'avais donc inconsciemment « cherché » un point commun avec mon grand-père qui aurait pu me relier à ma mère, elle qui l'aimait tant, qui le vénérait tant, qui était morte de chagrin pour lui. A mon tour, j'aurais aimé « être à la hauteur » de son amour, en vain. A présent, je sais que ma mère s'est éteinte avec lui et comme nous tous, je sais qu'on ne fait pas revenir les morts parmi les vivants...

28 novembre 2008

Mes parents...toxiques

Ce soir, j'aimerais partager quelque chose de très lourd avec vous, ce qu'on appelle communément un fardeau, un poids en rapport avec mes parents, ceux par lesquels je suis passée pour Etre.

Je suis l'enfant de parents toxiques. Voilà, c'est dit. Une phrase très douloureuse pour moi mais qui peut-être n'a pas beaucoup de sens pour vous alors je vais vous donner ma définition de ce qu'est un parent toxique.

Depuis mon premier souvenir jusqu'au début de l'âge adulte, j'ai été une petite fille immature sur le plan psycho-affectif, du moins c'est ce qui ressortait de la bouche des adultes. J'ai grandi sans avoir une once de confiance en moi car je portais une étiquette : je n'étais rien et en valais rien.

J'ai souffert de maltraitances morales surtout et un peu physiques (brimades, insultes, humiliations et coups).
Allant de la demande constante de maternage de ma mère, une fois "t'es ma fille (quand ça m'arrange et que j'ai besoin d'amour), une fois t'es qu'une sale gamine, bête, qui n'arrivera jamais à rien dans la vie". Toute mon enfance, j'ai oscillé entre ce rôle de maman (ma mère étant en dépression sévère) et de petite fille - seulement lorsque j'avais le droit, ou plutôt qu'on me donnait le droit d'être cette petite fille. Ils ont détruit mon innocence et nourrit ma vulnérabilité par leur névrose qu'ils n'ont pas réussi à vaincre.

A l'adolescence, j'ai revendiqué mon identité, ma personne, mais jamais ils ne m'ont entendu...Au contraire, ils ont persévéré dans leur comportement à mon égard. Ils ont critiqué tout ce que je faisais, un véritable dénivellement par le bas. J'ai fugué, j'ai fuit, j'ai voulu partir loin, j'ai même voulu mourir...pour qu'ils m'aiment pour ce que j'étais. Mais à part la rage, j'avais du mal à ressentir quelque chose. Comment pouvais-je en vouloir à MES parents, à ceux qui m'ont désiré, voulu ? Pour continuer à grandir, à survivre à des souffrances si insidieuses, j'ai mis un tas de mécanismes de défenses en place. Je me suis blindée pour étouffé mon Moi profond car celui-là exposé n'aurait jamais survécu à de tels brimades.

Un jour, je me suis fait battre par mon père. J'avais 21 ans. Je me suis enfuie loin de chez moi (enfin chez lui). J'ai décidé de prendre ma vie en main, celle qu'ils avaient bafouée, salie par leur propre souffrance. J'ai fait des études supérieures et j'ai travaillé étudiante pour me payer une partie de celles-ci. Je n'avais jamais aussi bien réussi de toute ma vie : j'ai eu un grade élevé avec félicitations du jury. Pour la première fois de ma vie, j'ai su qu'ils m'avaient menti, trahi, trompé. Je n'étais pas celle qu'ils m'avaient décrites tant de fois, crachant le venin de leur propre souffrance. J'étais quelqu'un.

Depuis, la Vie m'a fait connaitre mon mari et de notre Amour est née notre premier enfant. En même temps que titemoon est née, mon MOI - celui que j'avais dû faire taire pendant toutes ses années - s'est réveillé, ce Moi si primitif que je ne peux plus l'ignorer...Sinon, je sais que le prix à payer serait me condamner et prendre le risque de condamner ma fille à son tour. Par amour pour elle mais aussi par dignité pour moi, je suis prête à remuer toutes mes blessures, pour les panser les unes après les autres, même si la douleur est intense puisqu'elle me fait revivre dans chaque partie de mon corps, une empreinte marquée au fer rouge.

Parce que je ne veux plus rêver ma Vie mais vivre mes rêves, avec eux tout simplement...

 
25 novembre 2008

Au commencement

D'aussi loin que je me souvienne, je devais avoir 8 ans lorsque je découvris mon goût pour l'écriture. C'est à cette même époque que j'avais démarré mon premier journal intime. J'ai alors découvert le plaisir de manier la plume, de voir les lettres se dessiner lorsque l'inspiration était au rendez-vous. Un peu de moi déposé sur ce papier me donnait l'impression de panser quelques blessures profondes dans cet environnement où j'ai grandi, où la place d'écoute d'un enfant était quasi inexistante. Ce petit calepin rouge bien modeste que j'avais entre les mains me suivait partout, je m'en souviens si bien. Il m'apportait le réconfort que je n'arrivais à trouver auprès des miens...S'en ai suivi un tas d'autres journaux intimes jusqu'à mes 16 ans environ... Jusqu'au jour où ma mère, poussée d'une curiosité maladive, a fouillé ma chambre, violant cette partie si intime de mes pensées...A partir de là, jamais plus je n'ai osé me dévoiler par écrit. Trahie, blessée, humiliée

Une vingtaine d'années après, j'ai à nouveau cette irrésistible envie de déposer un peu de moi avec ces quelques billets que je vous laisse découvrir...

 
24 novembre 2008

J'ai mal pour lui

Billet écrit il y a deux ans de cela

J'ai deux frères cadets : le premier avec lequel j'ai 5 ans d'écart, le second 12 ans.

Il y a 17 ans naissait mon frère D. Un petit bébé pas vraiment attendu puisqu'il avait été décidé entre mes parents que nous ne serions que deux enfants, qu'il n'y aurait pas de "petit troisième". Ma mère est à l'aube de ses 40 ans, était tombée dans une sévère dépression quelques années auparavant lors de la perte de son père et a probablement pensé que la venue d'un bébé aurait pu panser ses blessures mais aussi celle de son couple. J'avais 12 ans à cette époque et me souviens avec pas mal de précisions tout ce qui se passait à la maison. Moi, j'étais heureuse et ravie par l'arrivée de ce petit frère que j'allais pouponner avec tendresse et amour. Mon père quant à lui avait décidé de menacer ma mère d'avorter sous peine de divorce. Finalement, une fois l'amniocentèse effectuée, les risques écartés, il paraissait difficile de faire machine arrière...le problème : mon père n'a jamais digéré ! Et donc Damien a pointé le bout de son nez...

Et puis, à l'âge de 4 ans, pour "raison inconnue", D. a perdu en quelques mois tous ses cheveux. Il se levait le matin et des touffes étaient présentes sur l'oreiller. Il passait sa main (c'est drôle j'avais écrit maman) sur sa tête et ils s'en allaient. Comme disent les psychologues, la cause était un choc émotionnel. Ensuite, ils se sont mis a repousser mais pour peu de temps puisqu'à nouveau retombés totalement cette fois, sourcils, cils et toute pilosité y compris. Durant presque 10 années, mon frère a vécu sans aucune pilosité, avec pour seul bouclier une casquette. Nombreuses moqueries sont tombées de la part de ses camarades...entretemps mes parents avaient fini par divorcer.

Il y a 3 ans, Mr Moon et moi avons acheté une maison à quelques rues de chez ma mère avec laquelle vivait D. Très vite, nous nous revoyons souvent et j'ai toujours eu beaucoup de tendresse pour D. Nous nous ressemblons tellement...Et là, miracle, ses cheveux se sont remis a poussé après 10 ans.Il a pu s'épanouir et s'ouvrir totalement aux autres, avoir des relations, à aller vers les autres, sans craindre d'être juger. Il avait décidé de les laisser pousser parce qu'il a un cheveux très particulier qui boucle très fort.

L'an passé D. a échoué par manque de travail, sa 5ème rénové - la même que la mienne tien - Il a changé d'école. Son intégration en septembre s'est très bien passée, il était heureux, repartait sur de bonnes bases. etc...tout roulait jusqu'à cette soirée où en se regardant dans la glace, il s'est aperçu qu'il avait un "trou" apparent sous ses cheveux. D. fait de la moto et ne peignait plus ses cheveux depuis près d'un an !!! Dernièrement, il a du se rendre à l'évidence et a du tout coupé. Seulement, en coupant ses cheveux, d'autres trous sur son crâne sont visibles et il le vit très, très mal. Il est mal dans sa peau, manque totalement de confiance en lui, a l'impression que sa vie de vaut rien, qu'il ne vaut rien,...c'est l'engrenage et moi je ne sais pas comment l'aider, quoi lui dire, lui conseiller.

Il est à nouveau véritablement obsédé par cette situation. Il m'a encore dit ce soir "si mes cheveux repoussent normalement, ce serait la fin de mes problèmes"...

Mais ma lucidité ne me ment pas : non, ce ne sera pas la fin de ses problèmes, l'origine remonte bien au-delà de la perte de ses cheveux et quand bien même ils repousseraient, un autre problème prendrait le relais...si le mal ne s'est pas soigné à la racine.

Pour Michel ODOUL, la perte de cheveux symbolise (appelée pelade) la perte de repères importants, de racines, etc. Pas besoin d'aller plus loin, j'ai compris, j'espère qu'un jour il pourra également accéder à cette compréhension et l'intégrer.

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