Mes parents...toxiques
Ce soir, j'aimerais partager quelque chose de
très lourd avec vous, ce qu'on appelle communément un fardeau, un poids
en rapport avec mes parents, ceux par lesquels je suis passée pour
Etre.
Je suis l'enfant de parents toxiques.
Voilà, c'est dit. Une phrase très douloureuse pour moi mais qui
peut-être n'a pas beaucoup de sens pour vous alors je vais vous donner ma définition de ce qu'est un parent toxique.
Depuis mon premier souvenir jusqu'au début de l'âge adulte, j'ai été
une petite fille immature sur le plan psycho-affectif, du moins c'est ce qui ressortait de la bouche des adultes. J'ai grandi sans
avoir une once de confiance en moi car je portais une étiquette : je
n'étais rien et en valais rien.
J'ai souffert de maltraitances morales surtout et un peu physiques (brimades, insultes, humiliations et coups).
Allant de la demande constante de maternage de ma mère, une fois "t'es
ma fille (quand ça m'arrange et que j'ai besoin d'amour), une fois t'es
qu'une sale gamine, bête, qui n'arrivera jamais à rien dans la vie".
Toute mon enfance, j'ai oscillé entre ce rôle de maman (ma mère étant
en dépression sévère) et de petite fille - seulement lorsque j'avais le
droit, ou plutôt qu'on me donnait le droit d'être cette petite fille.
Ils ont détruit mon innocence et nourrit ma vulnérabilité par leur
névrose qu'ils n'ont pas réussi à vaincre.
A l'adolescence, j'ai revendiqué mon identité, ma personne, mais jamais
ils ne m'ont entendu...Au contraire, ils ont persévéré dans leur
comportement à mon égard. Ils ont critiqué tout ce que je faisais, un
véritable dénivellement par le bas. J'ai fugué, j'ai fuit, j'ai voulu
partir loin, j'ai même voulu mourir...pour qu'ils m'aiment pour ce que
j'étais. Mais à part la rage, j'avais du mal à ressentir quelque chose.
Comment pouvais-je en vouloir à MES parents, à ceux qui m'ont désiré,
voulu ? Pour continuer à grandir, à survivre à des souffrances si
insidieuses, j'ai mis un tas de mécanismes de défenses en place. Je me
suis blindée pour étouffé mon Moi profond car celui-là exposé n'aurait
jamais survécu à de tels brimades.
Un jour, je me suis fait battre par mon père. J'avais 21 ans. Je me
suis enfuie loin de chez moi (enfin chez lui). J'ai décidé de prendre
ma vie en main, celle qu'ils avaient bafouée, salie par leur propre
souffrance. J'ai fait des études supérieures et j'ai travaillé étudiante pour me payer une
partie de celles-ci. Je n'avais jamais aussi bien réussi de toute ma
vie : j'ai eu un grade élevé avec félicitations du
jury. Pour la première fois de ma vie, j'ai su qu'ils m'avaient menti,
trahi, trompé. Je n'étais pas celle qu'ils m'avaient décrites tant de
fois, crachant le venin de leur propre souffrance. J'étais quelqu'un.
Depuis, la Vie m'a fait connaitre mon mari et de notre Amour est née notre premier enfant. En même temps que titemoon est née, mon MOI - celui que
j'avais dû faire taire pendant toutes ses années - s'est réveillé, ce
Moi si primitif que je ne peux plus l'ignorer...Sinon, je sais que le
prix à payer serait me condamner et prendre le risque de condamner ma
fille à son tour. Par amour pour elle mais aussi par dignité pour moi,
je suis prête à remuer toutes mes blessures, pour les panser les unes
après les autres, même si la douleur est intense puisqu'elle me fait
revivre dans chaque partie de mon corps, une empreinte marquée au fer
rouge.
Parce que je ne veux plus rêver ma Vie mais vivre mes rêves, avec eux tout simplement...