La mort et moi
J'aimerais vous confier quelque chose, j'espère
que vous ne me prendrez pas pour une givrée du bulbe...Ceci n'est pas
directement lié au décès de ma copine, quoique...
J'ai toujours eu, comme beaucoup de gens peur de la mort, peur de
cette grande inconnue inéluctable et commune à tous les êtres vivants,
et surtout peur que mes enfants soient sans maman, etc...
Et puis, il y a deux mois, des idées au sujet de mon chemin de vie, du
sens de ma vie, de ma propre mort viennent m'habiter tout les soirs et
bizarrement, avec une certaine "sérénité", détachement, acceptation de
ce qui fait partie intégrante de la vie. Je me mets à imaginer qu'un
jour j'espère être "prête" à mourir comme l'est la grand-mère de Mr Moon
avec une certaine tranquillité...enfin bref, c'est alors que je me mets
à me documenter sur les EMI/NDE (Expérience de Mort Imminente ou Near
Death Experience), le corps éthérique/astral, le karma, etc...parce que
depuis fort longtemps, je me sens parfois comme "venant d'une autre
époque" (d'ailleurs, j'ai toujours adoré les chemisiers ou pull à
"froufrou", je les choisis presque inconsciemment depuis toujours). Je
lis des témoignages et glane des infos sur le net à gauche, à
droite...je vais même jusqu'à faire une liste de livres que je
souhaiterais acheter parce que je suis de plus en plus convaincue d'une
Vie après la Vie...
Et durant ce court laps de temps, quelques expériences jalonnent de
près ce que je vis intérieurement comme cheminement. Mon frère D. fait une
TS, ma grand-mère décède fin novembre (29), on l'enterre le 04 décembre
(ma copine décède ce jour là et c'est aussi l'anniversaire de mon
grand-père décédé 22 ans auparavant) et son petit garçon naît le 28
nov, on enterre ma copine le 08 décembre, soit 9 mois jour pour jour
après notre dernier e-mail, c'était son anniversaire...
Je ne sais pas, j'ai du mal à croire que tout ceci ne soit qu'une
simple succession d'évènements certes lourds mais dépourvu de
signification...
En ce qui concerne ma copine, j'ai encore beaucoup de mal à
intégrer sa disparition, que je ne la verrais plus jamais (du moins ici
bas)...que je n'entendrais plus sa voix, que je ne pourrais plus lui
écrire. J'ai pas mal pleuré hier et avant hier, c'est surtout qu'avec
les enfants, je ne suis pas "libre" de me laisser aller...
Ce qui est étrange également dans cette histoire c'est que j'ai
vécu dans cette famille durant plus de deux ans, aux côtés des
frères/soeurs et de la maman (le papa était souvent absent car
travaillait à l'étranger). C'est une famille qui m'a toujours inspiré,
de par la forc qu'il véhicule et l'union qui les soude, cimentée par
l'amour, l'entraide, le partage...quelque chose que je n'avais jamais
connu et que j'ai toujours admiré. Je me suis toujours sentie
accueillie. Certes, ils avaient des moyens financiers qui leur
permettaient beaucoup de choses mais ça sentait "bon vivre" chez eux.
J'ai toujours été bien accueillie et je sais que ce petit bout qui
vient de voir le jour, même s'il n'a plus sa maman et qu'il va devoir
vivre avec cette destinée là, a le privilège d'être entourée de gens
qui vont lui donner énormément d'amour et de solidité pour affronter la
vie.
J'ai pris contact avec la soeur de ma copine hier qui m'a
rapidement répondu. Ca m'a fait beaucoup de bien. Elle est bien
entourée et je sais qu'elle a des épaules autour d'elle pour pleurer...
En somme, j'essaie d'accepter l'inacceptable. Je sais que j'aurais
encore des moments douloureux, que je pleurerais encore par ci, par
là...
Demain, je vais me receuillir sur sa tombe, j'irais "nourrir son
âme" pour qu'elle continue encore à vivre à travers ceux qui l'ont aimé.